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Urgences pénales

Ouest-France. Ille-et-Vilaine. La Twingo qui filait vers Morlaix était chargée de 12 kilos de drogue

Publié le 23/09/2021 à 19h16, par Romain LECOMPTE

En mai 2020, une voiture chargée de douze kilos de drogue était contrôlée par les douanes au péage de La Gravelle. Deux hommes ont été condamnés à trois et cinq ans de prison, ce jeudi 23 septembre 2021, pour ces faits.

Il est 10 h 30 ce jeudi 14 mai 2020. La France vient tout juste de sortir du premier confinement de son histoire. Au péage de La Gravelle, entre la Mayenne et l’Ille-et-Vilaine, les douanes mènent – comme souvent – une opération anti-stupéfiants.

Une Renault Twingo qui arrive de région parisienne est arrêtée. Un chien spécialisé y détecte une cache aménagée où sont dissimulés un peu plus de 12 kg de stupéfiants (MDMA, ecstasy, kétamine). Une saisie estimée à plus de 278 000 € par les douanes.

Le conducteur est interpellé. Celui qui a loué la voiture et qui est considéré comme le commanditaire est arrêté quelques mois tard.

Les deux hommes étaient jugés ce jeudi 23 septembre 2021 devant la juridiction interrégionale spécialisée de Rennes (Jirs) pour acquisition, détention et transport de stupéfiants.

Comme dans tous les dossiers du même genre, les prévenus – qui se sont connus en détention – sont restés peu diserts tout au long de la procédure.

« Visiter l’île de Batz »

À l’audience, le conducteur – un homme d’une trentaine d’années qui réside en région parisienne et travaille dans la restauration – explique qu’il a été contacté via les réseaux sociaux et qu’il devait livrer la drogue à la gare de Morlaix. Dans un premier temps, il avait dit aux enquêteurs vouloir « visiter l’île de Batz » près de Morlaix. Des « salades » qui font sourire le président Alain Kerhoas : « Vous avez raison, c’est beau. »

Le prévenu assure ne pas connaître l’identité du commanditaire et dit qu’on lui a proposé 2 000 € pour assurer la livraison : « J’avais perdu mon emploi, ma femme était gravement malade, il fallait bien payer les charges. Je n’ai pas eu l’intelligence d’attendre que la crise passe. » Le président relève qu’il a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits de violences, de vols et des affaires de stupéfiants.

780 appels entre les deux hommes

L’homme, qui est suspecté d’avoir orchestré l’opération, nie sa participation. Lui compte huit condamnations à son casier judiciaire. Le trentenaire au physique athlétique explique être éducateur sportif. Pourquoi a-t-il loué la voiture qui a servi au trajet entre Paris et la Bretagne ? « Je l’utilise pour mes trajets quotidiens. » Pourquoi a-t-il été en contact (appels ou SMS) près de 800 fois avec le conducteur pendant les neuf derniers mois ? « C’est un ami proche. » Le président Kerhoas glisse : « C’est quand même plus que votre propre compagne sur la même période. »

Le parquet requiert quatre ans de prison dont un an avec sursis pour le conducteur et six ans de prison dont un an avec sursis probatoire pour celui qui est suspecté d’être le commanditaire.

La défense a dénoncé « la violence des peines demandées par le parquet », selon les mots de Maxime Tessier, l’avocat du conducteur. G. T., qui assurait la défense de l’autre prévenu, a pointé une procédure à charge : « Un certain nombre d’éléments ont été tronqués et interprétés. »

Le conducteur a été condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis. Le commanditaire, J. G. est condamné à cinq ans de prison et maintenu en détention. Ils devront payer une amende de 100 000 € aux douanes.