Par Nathalie LECORNU-BAERT. Publié le 19/04/2021.
Troisième et dernier jour du procès en appel, ce lundi 19 avril 2021, devant la cour d’assises du Calvados, de Mickaël Basley. Il conteste toujours avoir commis des actes de torture et de barbarie sur une Viroise, dont le corps avait été retrouvé à Granville en 2016. Si pour l’avocate de la partie civile et l’avocat général, sa culpabilité est avérée et exige une peine au moins égale à celle prononcée par la cour d’assises de la Manche, l’avocat de la défense a plaidé l’acquittement.
Première à plaider ce lundi 19 avril 2021, au dernier jour du procès en appel de Mickaël Basley, Me Sandrine Schemla-Rosenstiel, avocate de la partie civile, a voulu avant tout mettre un visage sur ce corps retrouvé dénudé et roué de coups. Celui d’Évelyne Couppé, tuée dans la soirée du 9 au 10 avril 2016 à Granville (Manche). « Évelyne Couppé était une personne soignée et dynamique. »
Pour l’avocate, aucun doute : Mickaël Basley a bien frappé à mort la victime, avec l’aide de Raphaël Laloe, déficient mental. Pourquoi ? Apparemment pour « avoir mis la musique trop fort » ou « parce que Mickaël Basley en avait assez qu’elle en ait toujours après lui », a avancé Raphaël Laloe. Lui ne conteste pas sa participation à l’homicide pour lequel la cour d’assises de la Manche l’a condamné à 15 ans de réclusion.
Une peine pour répondre « aux violences exceptionnelles »
Les mobiles demeurent flous, mais une chose est avérée pour l’avocate : l’accusé est coupable et dangereux. Elle demande à la cour du Calvados de prononcer une peine encore plus sévère que celle de la Manche, « de l’ordre de 30 ans de réclusion criminelle ».
Dans son réquisitoire, Pascal Chaux, avocat général, a demandé aux jurés de ne pas descendre en dessous de la peine de 24 ans de réclusion prononcée à l’encontre de Mickaël Basley en première instance, par la cour d’assises de la Manche. « C’est la peine qu’il faut pour répondre à la personnalité inquiétante » de Mickaël Basley, et aux violences « exceptionnelles » répétées et prolongées subies par la victime, et sa lente agonie.
Pas suffisant pour affirmer la culpabilité
Reprenant point par point, pendant près de deux heures, toutes les zones d’ombre du dossier (absence de sang de la victime sur les vêtements de l’accusé, son ADN trouvé en petite quantité, et surtout les déclarations approximatives du co-condamnés Raphaël Laloe lors de sa déposition durant ce nouveau procès), Me Maxime Tessier estime les éléments insuffisants pour affirmer la culpabilité de son client. Au nom du doute, qui doit toujours bénéficier à l’accusé, il réclame l’acquittement.
La cour s’est retirée pour délibérer.