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Urgences pénales

La Nouvelle République – NIORT : agression sexuelle,  » le temps est à la libération de la parole » !

Publié le 16/07/2021 à 06:25 | Mis à jour le 16/07/2021 à 06:25

Tribunal correctionnel de Niort

Je suis honteux, ce n’est pas ce que j’ai voulu. C’est l’alcool. Je m’excuse !, le père de famille, 29 ans, qui répond au magistrat qui préside, Gérald Faucou, au tribunal correctionnel de Niort, jeudi 8 juillet, n’en mène pas large.


Dans la nuit du 24 au 25 août 2019, dans le nord du département où il réside, lors d’une soirée entre amis, et quelques mois plus tard à la fin d’un match de football trop arrosé, on lui reproche à chaque fois une agression sexuelle.


« Il a profité du sommeil de sa voisine et amie pour la caresser »

Il s’en est pris à sa voisine qui s’enfuit en courant quand elle s’aperçoit que celui-ci a profité de son sommeil pour la caresser, dans la chambre où elle est allée se reposer. Les faits qui constituent le second chef de prévention se déroulent dans la nuit du 7 au 8 mars. Il commence par poser sa main sur les genoux de celle qui conduit ; elle est en train de le ramener chez lui parce qu’il est trop ivre pour rentrer par ses propres moyens.

À chaque fois, il faut un certain temps aux jeunes femmes, elles aussi mariées et mère au moins pour l’une d’entre elles, pour se décider à porter plainte.


C’est l’avocat des victimes Me Maxime Tessier (du barreau de Rennes) qui va révéler la vraie nature du prévenu en lui posant quelques questions, puis en plaidant.


« Mon client est lourd et pénible »

« J’entends que vous dites “ je suis honteux ” mais n’est-ce pas vous qui avez dit dans le même temps que ma cliente était sortie avec beaucoup de garçons ? ». Les réponses du prévenu sont de plus en plus confuses.

Le même avocat prend le temps de revenir sur cette journée où le prévenu (placé sous contrôle judiciaire depuis le 20 octobre 2020) sort de chez lui avec son fusil. Il habite à côté de celle qu’il a agressée quelques mois plus tôt. C’est une voisine et une ancienne amie. Il respecte en partie son contrôle judiciaire et affirme qu’il a tenté de se suicider depuis tous ces faits, corroborés par dix-neuf témoignages.


« Ses demandes d’excuses ne sont pas sincères »

Me Tessier s’interroge, en regardant les trois magistrats qui siègent en collégiale. « Comment cela aurait bien pu terminer ? Je demande à la justice de protéger mes clientes et leurs familles ».

Un avis que partage le ministère public représenté par Marie Le Cormec qui précise encore. « Ce monsieur est peut-être tactile mais selon les termes recueillis lors des témoignages il est considéré comme pervers. Nous sommes actuellement dans un mouvement de libération de la parole et il doit l’entendre. En termes de justice cette fois, il s’agit de deux agressions sexuelles passibles de sept années de prison ferme ».

En défense, Me Adenot estime que son client ne conteste pas les faits. « Il est reconnu pour être tactile ; lourd et pénible. Tout le monde le sait. Mais aujourd’hui, il avait besoin de s’en excuser. Il n’y a aucune difficulté. Son mariage a été annulé. C’est lui qui va déménager de cette commune. Il n’y a pas de problème ! ».

Le tribunal a condamné le prévenu à six mois de prison totalement assortis d’un sursis portant sur une période probatoire de deux ans. Une période durant laquelle il a obligation de se soigner. Il lui est interdit de contacter ses victimes et il doit les indemniser. Il ne doit pas être en possession d’une arme durant cinq ans. Le tribunal constate son inscription au FIJAIS (fichier automatique des auteurs d’infractions sexuelles) et la confiscation des scellés (dont l’arme).